Haine et discrimination - Sensibilisation - Insecte fake - Le b-a ba du hacking - Planifiée, mais jamais publiée - Bullshit news - Bonus : définition de l'empathie thérapeutique


À partir d’aujourd’hui, la newsletter change (un tout petit) peu. Voici les changements :
En premier, je vais faire un peu plus de traduction des articles. Auparavant, j’écrivais de 0 tout ce qui était dans la newsletter. Maintenant, je vais m’aider des technologies existantes pour traduire les textes. De plus, je vais écrire mes commentaires des articles sous ces traductions. L’objectif est de ne plus faire que de l’explication de l’article, mais vous donner mon point de vue (qui est souvent différent de celui des auteurs) dessous. Je m’inspire de l’excellente newsletter “Journalology” pour les fans de méta-science. Je compte sur vous pour me dire ce que vous en pensez.
En second, je vais systématiquement indiquer si l’article possède un préenregistrement et a les données en accès ouvert sous l’article. En effet, rien ne vous oblige à croire un article qui ne fournit pas de preuve d’avoir effectué les procédures prévues, ni qui ne fournit de preuves qu’il a réellement des données.
Allez, place à cette nouvelle saison 2025-2026 et merci encore à tous de continuer à me lire :)
Un guide pour lutter contre la haine et les discriminations anti-LGBT+ dans l’enseignement supérieur et la recherche.
> Très bien de voir le ministère s’y intéresser. Je me pose toujours la question de “que faire concrètement ?” par exemple page 19 il est écrit “il est indispensable de porter cette information à la connaissance de l’établissement dans les meilleurs délais tout en respectant la présomption d’innocence.”. D’accord, mais qui prévenir dans l’établissement pour être sûr que quelqu’un agisse vraiment ?
Par Dr.Mick sur twitter : https://x.com/mickael_sp/status/1849077274789789724
Les campagnes généralistes et ponctuelles sont largement remises en question, et un certain nombre de problèmes se posent dès l’élaboration stratégique de ces actions : absence de définition opérationnelle de la stigmatisation, limites ambiguës entre préjugés stigmatisants et faits avérés, objectifs des programmes flous et imprécis, motivations ambivalentes des porteurs des actions, non-évaluation du poids et des conséquences effectives de la stigmatisation dans le vécu des personnes souffrant de troubles psychique.
> Comme l’a montré à plusieurs reprises Mickaël, les campagnes de sensibilisation devraient prouver leur efficacité mais aussi l’efficacité de leur déployement versus d’autres stratégie pour améliorer la santé mentale. Pour l’instant, il n’y a aucune preuve de cette efficacité et de l’argent est toujours mis dans ces campagnes.
https://mediagoras.fr/bordeaux/files/2015/03/Lutte-stigma-Lamboy-Sais-AMPSY.pdf
En 2020, une étude publiée dans "Science" relativisait la baisse des populations d’insectes. Deux chercheuses ont découvert que la base de données utilisée pour ces travaux comporte plus de 500 erreurs.
Une correction, apportée en 2020, ne rapporte que 2 erreurs (majeures) sans en changer les conclusions. Ces erreurs sont que les auteurs ont codé le nombre d’insectes « 101 » comme étant le nombre d’insecte et non pas le code « pas d’échantillon » ainsi que pour les papillons de nuit qui étaient, la première année, compté tous les jours et pour les années suivantes seulement les jours avec une météo clémente.
https://www.science.org/doi/10.1126/science.abf1915
Fin 2020, les auteurs ont publié leur base de données. Plusieurs chercheurs français ont enquêté et ont trouvé un total de 533 erreurs. Par exemple, l’étude comptabilise les invertébrés aquatiques type les moules comme des insectes. Ils ont également ajouté le comptage de libellules dans des mares expérimentales dans laquelle un scientifique anglais souhaite étudier leur prolifération. Enfin, les coordonnées géographiques des lieux de mesure des insectes sont faux dans plus des deux tiers des cas.
> Au-delà des erreurs et du fait que contrairement à ce que disent les auteurs, il y a un déclin massif des espèces d’insecte, les chercheurs (et moi donc) sont alarmés du processus scientifique : comment cela se fait que l’étude ait été publiée dans Science et que personne n’ait vérifié la base de données ? Et comment cela se fait que leur rapport d’erreur ait été aussi négligé par le journal ?
Pré-enregistrement : Non
Données ouvertes : C’est tout le soucis
Deux chercheurs ont investigué le p-hacking dans l’e-commerce sur les tests A/B. Si c’est incompréhensible pour vous, pas de panique je vous explique:
Dans le commerce en ligne (l’e-commerce donc) on cherche à savoir si un produit se vendra mieux avec tel argument marketing ou tel autre argument, avec tel prix ou tel autre prix, telle couleur de packaging ou telle boite etc. Tout est étudié pour augmenter les chances de vendre le produit.
Pour cela, les entreprises font de nombreux tests utilisateurs, appelés tests A/B dans lequel on présente une version du produit à la moitié des participants et une version du produit à la deuxième moitié et on regarde le taux de clic, d’ajout dans le panier, de vente etc.
Ce que se demandent les chercheurs est, est ce que ces entreprises « trichent » dans ces expérimentations pour trouver des résultats significatifs alors qu’il n’y en a pas. Le p-hacking est très répandu dans le milieu scientifique, l’objectif étant de faciliter la publication des articles en ayant des résultats significatifs.
Ils ont regardé un échantillon de 2.270 expérimentations de 242 entreprises d’e-commerce aux USA et ont observé qu’il ne semblait pas y avoir de p-hacking.
Ici, on n’observe pas d’augmentation sur la gauche de 0.05, indiquant l’absence de p-hacking.
> Résultat très informatif pour les chercheurs : la triche associée au p-hacking n’apparait plus lorsque ceux qui font ces tests n’ont pas leur carrière conditionée à la découverte d’un résultat significatif. Peut-être qu’il suffirait juste d’arrêter d’obliger les chercheurs à trouver des résultats positifs pour qu’ils arrêtent de tricher ?
Pré-enregistrement : Non
Données ouvertes : Non
Source : Miller, A. P., & Hosanagar, K. (2025). An Investigation of p-Hacking in E-Commerce A/B Testing. Information Systems Research. https://doi.org/10.1287/isre.2024.0872
Depuis 2000, le site clinicaltrials.gov propose aux chercheurs du milieu médical d’enregistrer leur planification d’essai clinique. Des chercheurs ont récupéré l’ensemble des études enregistrées de 2000 à 2022 et ont remarqué que sur 9028 études enregistrées, 170 ont été publiées plus généralement sur l’ensemble des études, 27% ont été « complétées » indiquant que les trois quarts des études enregistrées n’ont jamais eu de rapport d’activité - ce que l’on appelle le file-drawer problem. C’est un problème majeur en science ou la majorité des expérimentations conduites ne mènent pas à des publications, distordant complètement la littérature scientifique ne publiant que des résultats positifs, amenant également les méta-analyses à conclure à des effets positifs car les résultats négatifs sont cachés. L’apport de cette étude est de quantifier le pourcentage de résultats cachés, qui serait donc de 72%.
> On sait que le file-drawer problem est un problème majeur en science, c’est intéressant de le voir quantifié ici. Cela signifie tout de même que les méta-analyses dans le domaine biomédical sont complèment faussées par les études non-publiées, très inquiétant quand on fait de la synthèse de connaissance.
Pré-enregistrement : Ironiquement, non
Données ouvertes : Utilisation de données externes
Source : White, N., Parsons, R., Borg, D., Collins, G., & Barnett, A. (2024). Planned but ever published? A retrospective analysis of clinical prediction model studies registered on clinicaltrials.gov since 2000. Journal of Clinical Epidemiology, 173, 111433. https://doi.org/10.1016/j.jclinepi.2024.111433
Crikey, un pure player australien, a créé un générateur de news foireuses à partir de news réelles. Elle permet de transformer un article normal en un article racoleur, soit démocrate, soit conservateur, avec un curseur.
Essayez le ici (en anglais) :
Une analyse thématique de la définition de l'empathie thérapeutique a trouvé dans la littérature… 3948 définitions, qui, en les fusionnant un peu, donnent 39 définitions suffisamment différentes pour dire qu’elles sont bien différentes. Dans celles-ci se retrouvent six composantes : exploration, compréhension, compréhension partagée, sentiment, action thérapeutique et maintien des limites.
Voici leur définition :
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