Du budget supplémentaire pour la psychiatrie.
En 2023, le Danemark a décidé d’augmenter son budget dédié à la psychiatrie de 20% en 10 ans, arguant que cela permet d’augmenter l’espérance de vie, et de réduire les problèmes sociaux associés à une mauvaise prise en charge des troubles psychologiques. De plus l’ensemble des acteurs de la santé mentale a été unifié dans une « alliance psychiatrique » pour permettre de faire avancer les choses plus vite. On espère que ça va en inspirer d’autres.
Source : Nordentoft, M., Rasmussen, M., Høgh, L., Legind, C., & Kjellberg, J. (2023). How come Denmark is planning to increase the annual budget for psychiatry by almost 20 percent? In European Psychiatry (Vol. 66, Issue 1). Royal College of Psychiatrists. https://doi.org/10.1192/j.eurpsy.2023.2409
Dans quelle mesure les gens connaissent-ils leurs propres compétences sociales ?
Les chercheurs ont mené deux études (N = 927) qui ont chacune montré une tendance surprenante : plus les personnes se disaient avoir une forte intelligence sociale ou de fortes compétences sociales, moins elles étaient bonnes dans des performances à des tâches sociales.
Les personnes qui ont évalué leurs compétences sociales comme étant plus élevées ont obtenu de moins bons résultats sur une mesure objective de la capacité sociale à trois tests (r = -0,26 et -0,37, N = 505 et 422). Cette tendance n'a pas été observée pour l'intelligence générale : les personnes qui évaluaient leur intelligence comme étant plus élevée n'étaient pas significativement moins bonnes aux tests de capacité cognitive (r = –0,04, N = 422).
Ainsi, si une personne se pense meilleure que les autres dans les capacités sociales, il y a plus de chances qu’elle ait en réalité de moins bonnes compétences sociales que les autres.
Source: Heck, P. R., Brown, M. I., & Chabris, C. F. (2024). A Robust Negative Relationship Between Self-Reports of Social Skills and Performance Measures of Social Intelligence. In Swiss Psychology Open (Vol. 4, Issue 1). Ubiquity Press, Ltd. https://doi.org/10.5334/spo.78
Comment les autres nous jugent-ils lorsque nous faisons preuve d'ouverture à des points de vue opposés ?
À travers 16 études, les auteurs constatent que quand on s’intéresse aux points de vue opposés, cela a un *coût* pour la réputation de la personne, pour aucun avantage. Lorsque les gens sont réceptifs aux points de vue opposés des membres du parti adverse, la réceptivité se retourne généralement contre eux.
Ces coûts de réceptivité sont remarquablement robustes ! Les chercheurs les ont systématiquement retrouvés dans toutes leurs études.
Par exemple, sur le réseau social Reddit se trouvent des forums, appelés « Subreddit ». Dans les Subreddits dédiés à la politique, les internautes valorisent la réceptivité aux idées politiques SAUF si la réceptivité est dirigée vers les opposants politiques. Dans de tels cas, plus un commentaire est réceptif, moins il reçoit de likes.
Note : le score du message augmente (nombre de likes liés à la réceptivité) quand le message ne mentionne pas le groupe adverse, mais diminue quand le message mentionne le groupe adverse.
Ces coûts de la réceptivité se produisent parce que les observateurs ont tendance à stéréotyper les partisans de l'extérieur comme étant immoraux (en plus d’être incompétent ou hostile) et veulent pénaliser donc ceux qui sont ouverts à leurs idées immorales.
Ces résultats sont importants car ils permettent de comprendre pourquoi il y a autant de polarisation sur les réseaux sociaux. Les personnes qui ne sont pas « assez » polarisées vont être jugées sur leur réputation par ceux qui sont polarisés, et qui les jugent non pas comme étant ouvert d’esprit mais comme étant immoraux.
Cela permet aussi de comprendre comment aller convaincre les personnes qui ont une vision politique différente sans nuire à sa réputation. Si vous voulez convaincre les gens d’un autre parti sans nuire à votre réputation, changez ce que vous publiez. Vous voulez rompre avec le stéréotype de l'immoralité. Vous pouvez le faire en publiant des photos et des histoires qui vous humanisent aux yeux de votre public.
Source : Hussein, M. A., & Wheeler, S. C. (2024). Reputational costs of receptiveness: When and why being receptive to opposing political views backfires. Journal of Experimental Psychology: General, 153(6), 1425–1448. https://doi.org/10.1037/xge0001579
Est-ce qu’il faut se montrer sûr de soi pour persuader ?
Si vous essayez de persuader quelqu'un, exprimer votre opinion avec certitude semble être une bonne stratégie pour maximiser votre influence.
Cependant, Karmarkar et Tormala (2010) ont constaté que l'efficacité de cette tactique dépend de l'expertise perçue de la personne qui veut persuader. Dans trois expériences, Karmarkar et Tormala ont trouvé que moins une personne a vraiment de l’expertise, plus elle doit parler avec certitude pour convaincre, et à l’inverse, plus la personne est experte, plus elle va pouvoir convaincre en exprimant de l’incertitude.
Les chercheurs de cette étude ont tenté de répliquer l’effet de Karmarkar et Tormala avec beaucoup plus de participants (N = 1018). Ils ont demandé aux participants de choisir des restaurants en fonction de l’expertise de celui qui faisait des recommandations.
Il se trouve que les résultats sont contraires à l’étude initiale. L’expression de la certitude a eu un effet positif, mais non significatif pour les non-experts, d = 0,10 [−0,10, 0,34], mais a en fait eu un effet positif significatif pour les experts, d = 0,28 [0,03, 0,52].
Note. Dans les attitudes, la barre verte des experts ‘high” est légèrement supérieure à celle “low” ce qui n’est pas le cas pour le orange, les non-experts. Sur la participation (involvment") il n’y a aucune différence.
Ainsi, dans cette étude, la certitude exprimée a eu un effet positif sur la persuasion, quelle que soit l'expertise de la source. Si vous voulez être persuasif, montrez que vous êtes certain de ce que vous dites (enfin je crois).
Source: Løhre, E., Chandrashekar, S. P., Mayiwar, L., & Hærem, T. (2024). Uncertainty, expertise, and persuasion: A replication and extension of. In Journal of Experimental Social Psychology (Vol. 113, p. 104619). Elsevier BV. https://doi.org/10.1016/j.jesp.2024.104619
Les évaluations de professeurs désavantagent systématiquement les femmes
Voici ce qui se passe quand on demande à des élèves de juger la qualité de leurs professeurs. En orange se trouve les termes relatifs aux femmes, en bleu les hommes. Plus les moins sont vers la droite, plus le terme a été cité.
Le terme '“génie” est largement plus utilisé pour les hommes que pour les femmes.
Le terme “non qualifié” est largement plus utilisé pour les femmes
Le terme “cool” largement plus attribué à des hommes.
Le terme “non qualifié” est plus utilisé pour les femmes
Et comme “injuste”
et comme “méchante”
en plus d’être cool, les hommes sont plus “marrant”
Bref, les mots utilisés par les élèves dans les évaluations sont toujours beaucoup plus positifs pour les hommes que pour les femmes.
L’outil utilisé pour générer ces données à retrouver ici.
L’image qui fait réfléchir
Couverture de glace des grands lacs situés entre le Canada ou les USA. La ligne bleue est la couverture lors de l’hiver 2023-2024.
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Aujourd’hui, on discute d’un article testant l’efficacité des livres utilisant des thérapies ACT (thérapies d’acceptation et d’engagement) et des thérapies TCC (thérapies cognitivo-comportementales) sur les symptômes dépressifs.
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songenocturne Wed, 23 Oct 2024 13:56:53 GMT
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